Aller au contenu

Histoire du Château de Scopont

déco texte - blanc

Une pépite d’or oubliée et cachée dans les plaines du
Lauragais depuis 1423

Inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1992, une partie de l’histoire du château est dominée par le Marquis de Castellane et D’Esparron.

A une trentaine de kilomètres de Toulouse, le château se situe au nord de la commune de Maurens-Scopont, dans le Tarn et présente 4 niveaux d’environ 480m2 chacun (15m x 32m).

De petit repaire, dévolu pendant la guerre de 100 ans (fin du Moyen Age) à la fonction de poste de surveillance, il s’inscrit dans le maillage des petits châteaux d’observation des accès de la vallée entre Toulouse et Castres. Depuis le XVème siècle, de nombreuses et nobles familles ont eu la chance et l’honneur d’apporter chacune leur pierre à l’édifice et donner au château sa beauté et noblesse malgré les guerres et les conflits religieux qui ont marqué la France. Il deviendra un beau lieu de réception dans la deuxième partie du XVIIIème siècle après moult travaux d’agrandissement et d’embellissement.

1423

Bernard D’Adhémar, seigneur de Maurens lègue à son filleul Bernard de Villeneuve les terres de Maurens et d’Escaupont.

1464

La famille protestante d’Astorg, noble lignée du Languedoc qui donna des Capitouls à Toulouse dès le XIIIème siècle, devient propriétaire du domaine d’Escaupont. Le château a alors un plan simple : Un bâtiment rectangulaire de quatre niveaux, cantonné de deux tours rondes aux angles de la façade sud, et de deux échauguettes aux angles nord. Le tout cerné par des douves sèches.

1575

Toujours dans la famille d’Astorg, le « domaine d’Escaupont » prend le nom de château de Scopont. C’est à la Renaissance sans doute que le château va prendre à peu près sa forme de base actuelle (tour, moulin à eau, basse-cour…). Il sera encore remanié au cours des siècles suivants. En 1575, durant les guerres de religion, il est assiégé par les catholiques et les habitants se rendent sous le feu des canons.

1659

Le château change plusieurs fois de mains entre1575 et 1760 par héritage, mariage ou achat durant cette période troublée par les conflits (Paul Dax, Antoine De Levis, Marguerite d’Astarac, Etienne Gloton, Blanche De Fougerolles…). Malgré les tentatives de certains propriétaires d’apporter des améliorations, il semble s’endormir au fond de sa vallée jusque vers les années 1760, pourtant situé dans le triangle d’or du pastel qui a fait la richesse de la région au XVIème. En 1659, mention est faite d’un pont levis, preuve de la continuité d’occupation du château.

1726

Pierre Soubeiran, Procureur au Parlement de Toulouse, achète Scopont et le domaine est affermé.

1740

Le salon central du 1er étage est décoré de « gypseries rocaille », très en vogue sous le règne de Louis XV. Les fenêtres sont mises au goût du jour.

1764 – 1780

Période d’intenses réaménagements grâce notamment à François-Joseph D’Andrieu de Montcalvel. Pendant vingt ans, il entreprend une importante campagne de travaux et agrémente le château à la mode contemporaine de l’époque : les Bâtiments fermant la cour disparaissent, la façade principale est modifiée par agrandissement et ajout d’une tour, le grand escalier intérieur est bordé par une rampe en fer forgé.

1780 – 1845

Marie-Madeleine Charlotte D’Andrieu épouse Joseph Léonard De Castellane en 1780. Résidant à Lavaur, ils héritent du château. Le couple partagera son existence entre Scopont et leur hôtel de Toulouse au 10 rue Croix-Baragnon.
Le Marquis, féru d’antiquité et d’architecture, marquera fortement de son empreinte le domaine mais il est exilé en Angleterre pendant la révolution ; il revient en 1804 et entreprend alors de nombreux travaux d’agrandissement et embellissement du domaine et du château avec notamment la construction du pavillon romantique et de l’orangerie.

1845 – 1975

Après la mort du Marquis De Castellane, le château passera dans une autre famille (dont on peut voir les armoiries sur la porte d’entrée) jusqu’en 1961. Après avoir été sévèrement démantelé de certains de ses atouts et beautés architecturales, il est « vendu » à la mutuelle des industries électriques et gazières (EGA) d’Algérie pour y établir des colonies de vacances, ce qui eut encore comme effet l’augmentation de la détérioration du domaine. Par ailleurs, les accords d’Evian sur l’indépendance de l’Algérie, du 18 mars 1962, avaient omis de régler la question des titres de propriétés de 300 châteaux français appartenant à des sociétés publiques algériennes. Une autre incroyable histoire ! En 1975, la préfecture du Tarn interdit les colonies de vacances faute d’entretien et de sécurité, le domaine est alors livré au pillage !

1976

Bernard d’Ingrando découvre par hasard le château et… coup de foudre mais c’est un bâtiment à l’abandon, envahi par les ronces, les arbres, pillé, démantelé, vandalisé qu’il découvre et à qui il va patiemment pendant 20 ans, avec courage, amour et abnégation, tenter de rendre sa parure et son éclat.

1986 – 1991

Les aléas administratifs, suite aux accords d’Evian, ayant brouillé les pistes concernant la pleine propriété du domaine, M. d’Ingrando réussit à force de ténacité et d’un voyage en Algérie auprès du président Chadli Bendjedid à racheter le domaine à l’Algérie en 1986 et devient officiellement le propriétaire en 1991. Pour ce faire, Bernard d’Ingrando entreprend des études de droit international à Toulouse. Diplôme obtenu, il travaille sur l’officialisation de propriété de l’Etat Algérien, en regard du droit français. Cette étude rapporte au final à l’Etat Français près de 300 châteaux, jusque-là statutairement bloqués pour cause de vide juridique. Lui, peut enfin mettre son énergie à la restauration du château. Mais la route est longue, sinueuse et semée d’embûches !  

1992

Il réussit à faire inscrire le domaine sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et le pavillon romantique particulièrement aux Monuments Historiques pour sa spécificité.

Ainsi Scopont, malgré sa fragile charpente, impose encore sa carrure à la fois imposante et simplement élégante, à l’horizon, depuis le bout de son allée… dont le sillon nécessiterait aussi une solide intervention !

2022…

L’association « Renaissance du château de Scopont », crée en 2017, participe avec M. d’Ingrando à faire avancer les travaux de l’impérative restauration du domaine entier. Afin de lui redonner la place et l’éclat de ses splendeurs passées, le long travail de sauvegarde du patrimoine débute notamment grâce à la Fondation du Patrimoine, les Bâtiments de France et la DRAC. L’espoir est donné que le domaine retrouve sa beauté d’antan et soit intégré au riche monde artistique, culturel et éducatif tarnais et occitan par la création d’évènements.

L’histoire du château de Scopont n’est pas exhaustive ici, des travaux d’étude ont été réalisés, chacun avec sa spécificité historique, architecturale, universitaire… Toutefois, de nombreuses zones d’ombres subsistent encore faute de documents.

Bibliographie

  • D’après Bernard d’Ingrando : une bibliothèque à lui tout seul ! Et divers écrits non signés trouvés au gré des recherches.
  • D’après HADES : Rapport final d’opération archéologique ; Moyen Âge, époque moderne et contemporaine ; Août 2013 par Léa Gérardin.
  • D’après Richard Bornia : La dépêche du midi, Publié le 16/12/2019 , mis à jour le 02/03/2020.
Château de Scopont - vue aérienne

Restauration du château

Pavillon romantique - Château de Scopont

Comment nous aider

Château de Scopont - portail entrée 2

Actualités et évènements